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Interview Sam Dejonghe

Uitgegeven door Bas Kaligis • 5 juli 2011 23:06

Aujourd’hui âgé de 19 ans, Sam Dejonghe a débuté le kart à l’âge de 7 ans, en abordant avec succès les différentes classes et championnats. En 2009, il loupait d’un rien la finale décisive du RACB National Team. Mais la progression était en cours, et l’investissement en karting portait ses fruits. Et même s’il a perdu d’extrême justesse face à un autre pilote talentueux, Sam était très satisfait d’avoir atteint le stade de la finale.

Sam Dejonghe

Dejonghe décidait finalement de privilégier la Formula Renault 2.0 Northern European Cup (NEC), un championnat très compétitif, réunissant une trentaine de pilotes, au terme duquel, en sa qualité de Rookie, il prenait le 5ème rang absolu. Cette saison, il est actif en European F3 Open, une compétition dont le niveau est bien plus élevé qu’escompté. Tout qui a assisté le week-end dernier aux deux joutes spectaculaires à Spa-Francorchamps ne manquera pas de partager cet avis.

Sam, la F3, ça va vite !
“En effet. Il y a deux ans, j’étais encore actif en kart. Je pense avoir glané une sacrée expérience et de nombreuses informations en très peu de temps. La différence entre Formula Renault 2.0 et F3 est également très grande. Une F3, sur le plan du pilotage et de l’effet de sol, c’est plus proche d’une F1 que la FR 2.0. Le gros souci auquel je suis confronté pour l’instant, c’est le nombre limité d’essais que je peux me permettre. Cela résulte bien sûr d’un budget limité, qui nous oblige à aborder les choses avec prudence. Or, surtout en F3, ces journées d’essais sont essentielles pour acquérir de l’expérience.’’

Tu as choisi l’Euro F3 Open et sa Classe B, ou Classe Copa. Ce qui ne manque pas de faire froncer les sourcils de certains.
“C’est encore et toujours une question de budget. Il n’empêche, il s’agit d’une compétition très spectaculaire, avec une poignée de pilotes vraiment rapides. Les combats sont âpres pour chaque place, et tout qui a assisté aux deux courses de Spa ne manquera pas de partager cet avis. La lutte y est particulièrement intense. Nous avons dès lors opté pour le championnat le moins cher, mais en misant sur la meilleure des équipes, les Britanniques de West-Tec. Ils disposent d’un matériel parfait, et d’ingénieurs expérimentés. Dans la Classe Copa, nous avons bien sûr peu de chance de remporter la victoire absolue, ce qui nous oblige à nous focaliser sur notre propre course, en tentant de remporter cette Classe B. Je remarque personnellement qu’en apprenant à mieux connaître la voiture, je me rapproche petit à petit des monoplaces de la dernière génération. Ces dernières profitent en outre d’updates aérodynamiques qui ne sont pas autorisés sur nos voitures. Des adaptations qui nous compliquent sérieusement la tâche sur des circuits comme Spa, très rapides. En outre, pour ce rendez-vous, West-Tec a opté pour un set-up qui s’est avéré peu optimal après coup. Nous avions trop d’aileron arrière, ce qui nous garantissait certes une excellente tenue de route, mais cela nous pénalisait fortement en vitesse de pointe dans les lignes droites. Autre élément intéressant de l’Euro F3 Open, sa couverture en direct par Motors TV. Un point qu’il importe de ne pas négliger.’’

Quelle est logiquement la prochaine étape ?
“Je resterais volontiers une saison supplémentaire en F3, car en premier lieu, je souhaite comprendre cette voiture à fond, et tout maîtriser avant d’aller plus loin. La Formule 3 est une fantastique école de pilotage, et vu le nombre réduit de journées d’essais que je peux disputer, une deuxième saison à ce niveau me semble logique. Mais je vais d’abord clôturer cette campagne, et selon les résultats obtenus, nous espérons pouvoir rentrer un dossier solide aux sponsors potentiels, afin de monter le meilleur package. Car au bout du compte, il n’est question que de cela : trouver les budgets nécessaires. Je resterai donc plus que probablement en F3, mais dans quel championnat et avec quel team, impossible à dire pour l’instant.’’

Comment se passe la combinaison étude/course ?
C’est difficile ! Pour moi, l’obtention d’un diplôme est terriblement importante. Au minimum un BAC. De nombreux pilotes abandonnent leurs études, ce qui est compréhensible, car la pratique du sport auto demande énormément de caractère et de discipline. J’ai décidé de ne pas renoncer aussi facilement, raison pour laquelle je me bats sur les deux fronts. Au pire, j’accepte un examen de passage !

A cela, il faut encore ajouter les activités extra-sportives, les sponsors, les partenaires… Dans quelle mesure t’impliques-tu à ces différents niveaux ?
“Disons que depuis le début, avec mon père, nous avons veillé à construire une bonne équipe autour de nous. Dans ce monde, les relations sont d’une importance capitale. Je suis d’ailleurs énormément redevable à mon père pour son soutien. Parfois, on avait l’impression de se battre avec l’énergie du désespoir, mais nous commençons à toucher les dividendes de ce travail de longue haleine. Cela va crescendo. Nous tentons également de travailler d’une manière différente des autres. Avec des attentions particulières pour nos partenaires, afin qu’ils puissent à leur tour découvrir le sport automobile, et embarquer dans mon petit monde. Nous avons déjà reçu beaucoup de réactions positives par rapport à cela. Ma participation dans Villa Vanthilt l’an dernier était un exploit que j’espère réitérer !’’

Tu étais dans la course pour décrocher le volant du RACB National Team, mais tu as manqué de peu la finale. Attends-tu un quelconque soutien de ce côté ?
“Il est extrêmement compliqué de s’intégrer au RACB National Team. Il y a beaucoup de talents en Belgique, et en dehors de la monoplace, il existe d’autres disciplines. Je serais absolument ravi de pouvoir être nominé. Il n’est pas toujours nécessaire de disputer les championnats les plus onéreux afin de se faire remarquer. C’est souvent frustrant de garder un œil permanent sur le budget. Certains pilotes accomplissent entre deux courses autant de journées d’essais que moi pendant une année complète.’’

Enfin, à qui aimerais-tu te comparer au niveau le plus élevé ?
“D’un point de vue purement sportif, je pense que mon style de pilotage se rapproche assez de celui de Jenson Button. Je veux dire par là que j’essaie de rouler le plus proprement possible. Mais mon idole, c’est Kimi Räikkönen, un vrai talent, un pur-sang, qui plus est avec un comportement très cool. En piste, c’est pour moi l’exemple à suivre.’’

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